Je me revois encore défendre la télévision française... à des Français! Depuis mon arrivé dans ce beau pays, je me réjouis d'avoir accès à un univers télévisuel artistiquement et culturellement riche et varié. Bien sure, j'ai le privilège de pouvoir regarder les chaînes payantes qui se rapportent plutôt à des sujets qui m'intéressent. Et puis, je crois en la possibilité d'avoir un rapport sain avec la télévision. Par exemple, chacun peut prendre l'initiative de choisir les programmes à regarder au lieu de passer beaucoup de temps à zapper ou à se contenter des émissions peu stimulantes intellectuellement. Il est aussi possible d'orienter notre choix vers des chaînes qui représentent, selon nos préférences, une source de divertissement, un moyen d'acquérir des connaissances ainsi qu'une source d'information et de réflexion sur des sujets d'actualité. C'est justement ce que j'ai fait cet après-midi.
ARTE ou la programmation à vocation culturelle
Le chiffre sept m'a porté chance aujourd'hui. Ma télécommande s'est arrêté sur ARTE. J'aime beaucoup cette chaîne (jadis, La Sept) qui a toujours le don de me surprendre. D'ailleurs, elle arbore le slogan "Vivons curieux" et encourage l'intégration culturelle européenne. On peut normalement la capter en France sur le câble, par l'ADSL ainsi que par voie analogique, numérique et satellite... sur la 7! Cette chaîne à vocation culturelle propose des magazines et des émissions sur la culture générale, l'architecture, l'art contemporain, etc. En matière de cinéma, on y retrouve plusieurs genres : art-et-essai, international, historique, culte, classiques contemporains ainsi que des documentaires de réalisateurs venant des quatre coins du monde. Programmation trop intello destinée à un public snob? J'entends bien raillerie et reste une fan fidèle de la chaîne franco-allemande, phénomène unique dans le paysage audiovisuel mondial. D'ailleurs, je vous en reparlerai.
Journée spéciale Iran
Trente ans après le renversement du Shah en 1979, ARTE consacre une journée entière à la culture et à l'histoire contemporaine de l'Iran. Dans le but de mieux en comprendre l'actualité, les attentes et l'aspect conflictuel de ses rapports avec l'Occident, la programmation met en vedette des films, documentaires et reportages sur l'Iran. C'est par cette occasion que j'ai pu voir Ma famille à Téhéran, un documentaire de Afsar Sonia Shafie. Témoignage rempli d'émotion de plusieurs générations de femmes dans la famille de la jeune cinéaste iranienne. Ayant fait une partie de ses études en Suisse où elle réside avec son partenaire de vie, elle retourne au pays pour faire la lumière sur un passé troublant. Comme étouffées par les moeurs sociales et les conditions difficiles imposées aux femmes, sa grand-mère, sa mère, ses tantes et sa soeur se livrent aux confidences et se délestent courageusement du poids des mots et des souvenirs.
Hier et aujourd'hui
Les yeux humides, Sonia écoute sa grand-mère lui parler de son mariage raté avec un homme qui ne l'a jamais aimée. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les hommes aussi souffrent du carcan de la religion et des traditions sévères et contraignantes. Plusieurs sombrent dans l'abus d'alcool ou de drogues pour échapper à une vie conjugale qui les détruit. Se résumant à la violence et aux relations extra-conjugales pour extérioriser leur détresse, ils voient leurs famille se fracturer. Cependant, les femmes souffrent doublement de toutes ses afflictions. Elles sont négligées et se retrouvent seules à élever leurs enfants dans des conditions financières difficiles. Comme les femmes divorcées en Iran, la mère de Sonia à connu des périodes d'extrême pauvreté. Rejetée par ses parents, elle s'est résignée à se remarier afin de subvenir aux besoins de ses enfants. La grand-mère de Sonia, elle, a du travailler très dur en tant que femme de ménage pour faire vivre son mari toxicomane et sans emploi et élever ses six enfants. Aujourd'hui, ces femmes sont des héroïnes pour leurs filles qui ont eu la chance, elles, d'avoir accès à l'éducation. En effet, après la révolution de 1979, toutes les écoles et les universités sont devenues islamiques, ce qui a changé la donne pour les femmes et les familles modestes iraniennes.
Riche en émotion, le récit de ces femmes est profondément sincère et empreint d'humilité. Elles ne s'apitoient pas sur leur sort mais se questionnent intelligemment sur la condition féminine. Elles ont vu leur monde changer et observent aujourd'hui une jeunesse constituée de filles épanouies, instruites et ambitieuse qui recherchent le respect et l'harmonie familiale. C'est d'ailleurs en questionnant le carcan religieux que Sonia se dirigera vers des études en philosophie, puis vers le cinéma. Bien qu'elle soit tombée amoureuse, elle n'a pas échappée à un mariage qui a compromis son développement personnel et son projet professionnel. Le divorce à été pour elle comme pour beaucoup de femmes en Iran, la solution difficile mais nécessaire.
Ce documentaire sans prétention est aussi une intrusion dans la société iranienne contemporaine avec ses petits bonheurs. Téhéran est une ville active qui compte un des plus haut pourcentage de jeunes au monde. C'est non seulement à travers son oeuvre mais aussi parce qu'elle porte en elle le dynamisme de cette jeunesse - celle qui a enfin le droit de rêver - que Sonia réussit haut la main ce projet profondémment humain, intime et universel.
ARTE ou la programmation à vocation culturelle
Le chiffre sept m'a porté chance aujourd'hui. Ma télécommande s'est arrêté sur ARTE. J'aime beaucoup cette chaîne (jadis, La Sept) qui a toujours le don de me surprendre. D'ailleurs, elle arbore le slogan "Vivons curieux" et encourage l'intégration culturelle européenne. On peut normalement la capter en France sur le câble, par l'ADSL ainsi que par voie analogique, numérique et satellite... sur la 7! Cette chaîne à vocation culturelle propose des magazines et des émissions sur la culture générale, l'architecture, l'art contemporain, etc. En matière de cinéma, on y retrouve plusieurs genres : art-et-essai, international, historique, culte, classiques contemporains ainsi que des documentaires de réalisateurs venant des quatre coins du monde. Programmation trop intello destinée à un public snob? J'entends bien raillerie et reste une fan fidèle de la chaîne franco-allemande, phénomène unique dans le paysage audiovisuel mondial. D'ailleurs, je vous en reparlerai.
Journée spéciale Iran
Trente ans après le renversement du Shah en 1979, ARTE consacre une journée entière à la culture et à l'histoire contemporaine de l'Iran. Dans le but de mieux en comprendre l'actualité, les attentes et l'aspect conflictuel de ses rapports avec l'Occident, la programmation met en vedette des films, documentaires et reportages sur l'Iran. C'est par cette occasion que j'ai pu voir Ma famille à Téhéran, un documentaire de Afsar Sonia Shafie. Témoignage rempli d'émotion de plusieurs générations de femmes dans la famille de la jeune cinéaste iranienne. Ayant fait une partie de ses études en Suisse où elle réside avec son partenaire de vie, elle retourne au pays pour faire la lumière sur un passé troublant. Comme étouffées par les moeurs sociales et les conditions difficiles imposées aux femmes, sa grand-mère, sa mère, ses tantes et sa soeur se livrent aux confidences et se délestent courageusement du poids des mots et des souvenirs.
Hier et aujourd'hui
Les yeux humides, Sonia écoute sa grand-mère lui parler de son mariage raté avec un homme qui ne l'a jamais aimée. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les hommes aussi souffrent du carcan de la religion et des traditions sévères et contraignantes. Plusieurs sombrent dans l'abus d'alcool ou de drogues pour échapper à une vie conjugale qui les détruit. Se résumant à la violence et aux relations extra-conjugales pour extérioriser leur détresse, ils voient leurs famille se fracturer. Cependant, les femmes souffrent doublement de toutes ses afflictions. Elles sont négligées et se retrouvent seules à élever leurs enfants dans des conditions financières difficiles. Comme les femmes divorcées en Iran, la mère de Sonia à connu des périodes d'extrême pauvreté. Rejetée par ses parents, elle s'est résignée à se remarier afin de subvenir aux besoins de ses enfants. La grand-mère de Sonia, elle, a du travailler très dur en tant que femme de ménage pour faire vivre son mari toxicomane et sans emploi et élever ses six enfants. Aujourd'hui, ces femmes sont des héroïnes pour leurs filles qui ont eu la chance, elles, d'avoir accès à l'éducation. En effet, après la révolution de 1979, toutes les écoles et les universités sont devenues islamiques, ce qui a changé la donne pour les femmes et les familles modestes iraniennes.
Riche en émotion, le récit de ces femmes est profondément sincère et empreint d'humilité. Elles ne s'apitoient pas sur leur sort mais se questionnent intelligemment sur la condition féminine. Elles ont vu leur monde changer et observent aujourd'hui une jeunesse constituée de filles épanouies, instruites et ambitieuse qui recherchent le respect et l'harmonie familiale. C'est d'ailleurs en questionnant le carcan religieux que Sonia se dirigera vers des études en philosophie, puis vers le cinéma. Bien qu'elle soit tombée amoureuse, elle n'a pas échappée à un mariage qui a compromis son développement personnel et son projet professionnel. Le divorce à été pour elle comme pour beaucoup de femmes en Iran, la solution difficile mais nécessaire.
Ce documentaire sans prétention est aussi une intrusion dans la société iranienne contemporaine avec ses petits bonheurs. Téhéran est une ville active qui compte un des plus haut pourcentage de jeunes au monde. C'est non seulement à travers son oeuvre mais aussi parce qu'elle porte en elle le dynamisme de cette jeunesse - celle qui a enfin le droit de rêver - que Sonia réussit haut la main ce projet profondémment humain, intime et universel.
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